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On peut pas dire que Stephen King ait été desservi niveau adaptation cinéma. Il y eut des trahisons – du moins pour l'auteur –, tels Shining de Stanley Kubrick ou bien encore Running Man qui n'avait pas grand chose avec la noirceur du roman original, ou de mauvais films – qui a dit Peur Bleue ? –, mais au final l'impression reste plutôt bonne. Les Evadés, The Mist, Dead Zone, Christine, Carrie, ou encore Misery et Stand by me. La liste est presque sans fin. Pourtant parmi tout ces films il en est un, méconnu par le grand public, qui reste au dessus du lot, un véritable bijou de l'horreur. Est-ce parce que les acteurs ou la réalisatrice sont peu connus ? Ou bien plutôt parce que le film est d'une noirceur indicible et d'un radical jusqu’au boutisme ? Car le métrage dont il est question, Simetierre, adapté par King lui-même, traite du rapport à la mort, et plus précisément de celle de nos proches.
La famille Creed emménage dans leur nouvelle maison dans le Maine. Le souci est que cette maison est située à la campagne, au bord d'une route nationale au passage fréquent. En effet, de nombreux poids lourds y circulent en permanence. Gage, le petit garçon de la famille se voit sauvé des roues d'un camion par le nouveau voisin des Creed, le vieux Jud Crandall. Ce dernier leur fait une visite du coin et notamment d'un cimetière pour animaux au nom mal orthographié sur la pancarte d'entrée qui indique Simetierre. Ce même jour, Louis Creed entame son nouveau boulot à l'hôpital universitaire et voit un étudiant mort lui apparaître et le prévenir de ne pas aller plus en profondeur dans le Simetierre où se trouve un ancien cimetière indien. Quelques jours plus tard, en dépit de l'avertissement, et alors que le chat de la famille vient de se faire écraser, Creed va enterrer ce dernier au cimetière indien où il pense que le chat pourra ressusciter, et ce grâce à l'aide du vieux voisin qui connaît bien l'endroit. Dès lors, la famille Creed va se retrouver confrontée à des drames terribles au sein desquels la mort va se faufiler. Sans fioritures, sobre, et plus proche du drame que d'autre chose, la première partie de Simetierre se rapproche de ce que Stephen King fait habituellement parfaitement dans ses romans. Traitant ses personnages comme peu savent le faire, ils leur donne une crédibilité et un impact. Et pour une fois, il y arrive également à l'écran, en dégageant les petites dérives habituelles qui caractérisent ses adaptations et notamment cette propension à montrer des scènes censées être horribles qui sombrent souvent dans le ridicule – comme dans Peur Bleue, Firestarter ou bien encore La Nuit Déchirée et La Part des Ténèbres –. Pour résumer, ce qui passe sur le papier ne passe pas forcément à l'écran.
Non là, King met en place ce pour quoi il est le plus doué, c'est à dire une montée progressive dans l'horreur, le basculement du quotidien vers un univers peuplé de morts et de monstres. Et c'est une franche réussite même si le film ne fait pas vraiment peur au début, se reposant plus sur l'aspect dramatique. Mais c'est justement pour mieux nous surprendre lors notamment de flash backs horrifiants ou bien avec ces revenants hantés par la mort. Car Simetierre est avant tout un film d'horreur, et verse allègrement lors de son dénouement dans ce qui se fait de plus horrible. La perte d'un proche est déjà monstrueuse en soi, alors l'imaginer revenir d'entre les morts mais différent, presque tel un zombie. Et la force du film est là, en dépit d'incohérences – pourquoi le vieillard montre-t-il le cimetière s'il en connaît les effets néfastes ? – qui n'affaiblissent pas un récit qui va droit devant et repose avant tout l'impact émotionnel de l'histoire.
Mary Lambert restera connue uniquement pour ce film. Réalisatrice auparavant du mauvais Siesta et plus tard de l'ignoble suite de Simetierre, elle démontre un certain talent à décrire le quotidien et sait mener son récit de manière fluide tout en accordant de l'importance aux séquences horrifiques, essentiellement pendant la dernière partie. Peut-être parce qu'elle n'avait jamais réalisé de film d'horreur, mais en tout cas elle fait preuve de retenue en contenant la tendance parfois grotesque de certaines adaptations de Stephen King. Quant aux acteurs, difficiles d'en dire vraiment du bien, car ils se contentent du minimum. Tout au plus pourra-t-on signaler les bonnes prestations des enfants et de l'interprète de Jud Crandall. Signalons tout de même l'excellente musique d'Elliot Goldenthal, que l'on retrouvera plus tard sur Alien 3 ou bien encore les Batman de Joel Schumacher.
Auteur : TONTON
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Marc L. | 23-11-2012 |
En effet, SIMETIERRE est non seulement l'une des meilleurs adaptations d'un roman de Stephen King, mais aussi un grand film d'horreur, devenu un classique. Moins connu que CARRIE ou SHINING (qui bénéficiaient du prestige de leurs réalisateurs et interprètes), SIMETIERRE avait été cela dit un grand succès en salles à sa sortie (nettement moins en Europe) Reste à voir le remake d'Alexandre Aja, qui devrait sortir courant 2013. Difficile de faire mieux, ou ne serait-ce que l'égaler... |
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